Orphelin d'Ame...
...Le soleil, en cette matinée d'automne, pointait entre les branches des arbres. Il sentait ses rayons caresser son visage. Il ouvrait les yeux. Son introspection l'avait apaisé, ressourcé. Puis, avec des gestes lents, comme un cosmonaute en apesanteur, il soulevait son corps qu'il sentait tout à coup plus alourdi. Signe qu'il s'était bien détendu. De longs frissons lui parcouraient le dos. Sa course avait été longue et soutenue, la sueur emprisonnée sous ses vêtements en témoignait. Plus de trente minutes s'étaient écoulées pendant son "absence", son corps avait refroidit. Il étirait longuement ses muscles puis dans un dernier effort, repris sa course à un rythme raisonnable pour accomplir le dernier kilomètre qui le séparait de son domicile. Comme à son habitude, il monterait les deux étages, à pied, sautant une marche sur deux fournissant l'ultime effort...
...L'eau chaude s'écoulait sur lui, le faisant trésaillir de bien-être, derniers soubressauts que les frissons lui infligeaient. Bras levés, mains collées à la paroie dégoulinante de la douche, yeux fermés, il laissait retomber sa tête devant lui. Il restait ainsi durant de longues minutes, appréciant ce moment où la chaleur de l'eau l'enveloppait. Il aurait voulu que ces minutes soient des heures redoutant le moment où inévitablement, il devrait sortir définitivement de l'ombre d'une solitude choisie à une autre...celle qu'il exécrait, une solitude subie...Il était orphelin d'Ame, d'Ame à aimer.
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