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17 septembre 2008

Pulsion automnale

La fraîcheur matinale en ce jour de septembre nous indique les prémices d'un automne à venir. Les feuilles verdoyantes agonisent de leur été plein de sève. Elles épuisent  leurs dernières gouttes de lait, que mère nature aura su leur offrir. Jour après jour, elles se préparent à mourir. Un prélude à la mort accompagné d'un hymne aux couleurs qu'elles sauront nous dévoiler dans toute leur splendeur. Les jaunes et orangers, les rouges piquées et tachetées. L' orchestration parfaite, une harmonie presque anormale, illégitime. Elles se donneront en spectacle dans nos forêts, sur nos horizons, soulevant l'admiration de ceux qui sauront les regarder. A perte de vue, l'oeil sera spectateur de cette grandiose méthamorphose. Une mort lente les attend pour notre plus grand plaisir. Comme une pluie fine, carressante et légère, elles chuteront de leur sommet. Un ballet majestueux tombant du ciel, en douceur, se balançant de droite et de gauche comme si elles voulaient contrôler leur atterrissage. Et d'autres fois, par jour de grand vent, elles s'accompagneront par centaines dans les airs  pour se perdre et choir dans un lieu inconnu. Par milliers, elles joncheront le sol, couvrant la terre d'une couche épaisse. Une odeur âcre, douce amère envahira les lieux. Mélange de terre et de putréfaction. Les chemins ne sauront être reconnus, ils auront disparu sous ce tapis immense dense, et coloré. Le spectateur prendra plaisir à admirer la dernière représentation de cet autre été qui s'achève..un de plus ! Son envie sera alors incontrôlable. Il voudra fouler de ses pieds l'étendue si attirante, violant l'endroit comme on viole un lieux sacré. Il souillera le sol, enfonçant sa semelle épaisse dans ce linceul. Ses pieds disparaîtront, entrainant dans leur marche un sillon illusoire, déclanchant sa frénésie. Il courra, soulevant sous son passage des milliers de feuilles, jusque là, bien ordonnées naturellement. Il se couchera sur le dos et entamera, telle une traversée à la nage, un brassage  frénétique comme le sera son plaisir et sa joie. Ses membres entameront, eux aussi leur ballet. Après quelques minutes, il s'arrêtera, dégagera de son visage une feuille qui sera venue s'y coller. Il la prendra, la regardera sous toutes ses coutures puis... plantera ses yeux et ses pensées dans le ciel !

Mais à quoi pourra-t-il penser ?

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Commentaires
M
Merci ma Ninou pour ces jolis mots !<br /> Bisous
N
Quand je lis ces lignes, je comprend encore mieux pourquoi cette saison est ma préférée... C'est magnifique...comme les couleurs et ses nuances qui l'habillent ..<br /> Chapeau bas
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